L’intersection des religions et des spiritualités avec le genre et, en particulier, avec les femmes et la corporalité, a toujours été un sujet clé dans mes recherches. Cette ligne de recherche est également étroitement liée à celle sur le corps, la santé et la religion. À l’Université Laval, j’ai développé plusieurs cours sur ces sujets («Femmes et religions», «Religions et sexualités» et plus récemment «Femmes, communautés et associations religieuses au Québec: spiritualité et sororité»).
Plusieurs de mes publications récentes explorent les figures maternelles, la maternité et le maternage à l’intersection avec les religions et la spiritualité, dans une variété de contextes culturels, historiques et contemporains, en accordant une attention particulière aux aspects corporels, en relation avec la matérialité et la technologie.
En 2021, en collaboration avec trois co-chercheuses et grâce au financement de la bourse de recherche internationale collaborative de l’Académie américaine de religion, j’ai dirigé le projet Beyond Mother Goddesses : New Directions for International Scholarship on Motherhood in Religious Studies. En 2017, j’ai codirigé un volume sur la maternité et les polythéismes. Je contribue régulièrement à plusieurs initiatives académiques sur ces sujets, par exemple dans le cadre des conférences IAMAS et d’autres événements sur la maternité, le maternage et les figures maternelles à l’intersection avec la religion que j’ai organisés à l’Université Laval. En 2022, j’ai co-organisé MATASUD, un colloque sur la maternité et les figures maternelles dans les traditions religieuses d’Asie du Sud. En mai et juin 2024 se tiendront un cours et un colloque sur «Femmes, communautés et associations religieuses au Québec: spiritualité et sororité».
Un autre sujet qui m’intéresse particulièrement est l’impact de la numérisation des pratiques et des discours de gestion de la fertilité et la manière dont ceux-ci sont passés d’un cadre religieux à des milieux plus sécularisés mais néanmoins parfois spirituels, par exemple autour des notions de «nature», de «féminité sacrée» et de «connaissance de soi», considérées dans une perspective critique.
Dans le cadre de ma recherche postdoctorale, j’ai étudié les représentations, les pratiques et les discours de la «parentalité naturelle» à l’ère numérique, en me concentrant sur les aspects religieux, rituels et spirituels de pratiques telles que la gestion de la fertilité, la grossesse, l’accouchement, l’allaitement et l’éducation des enfants. Intitulé Natural Parenting in the Digital Age. At the Confluence of Mothering, Religion, Environmentalism and Technology, mon projet a été financé par deux bourses de mobilité et une bourse de retour du Fonds national suisse de la recherche scientifique. Le Department for the Study of Religion de l’Université de Toronto a été ma principale institution d’accueil pendant la réalisation de cette recherche (2012-2016 ; avec d’autres collaborations), poursuivie à l’Université de Fribourg (2016-2017 ; Sciences des sociétés, des cultures et des religions).
Auparavant, dans ma thèse de doctorat, terminée en 2012 à la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne, j’avais utilisé la comparaison comme méthode de recherche explicite pour étudier des sources littéraires sélectionnées de la Grèce antique et des débuts de l’Inde moderne.