Dans mon axe de recherche axé sur les femmes, le genre et la religion, j’accorde une attention particulière au corps. J’effectue une étude comparative des formes historiques et émergentes de ritualisations centrées sur le corps féminin. Plus précisément, je m’intéresse aux rituels traditionnels et contemporains entourant la grossesse, l’accouchement et la période du post-partum, qui se déroulent principalement en dehors du contexte médical (ou malgré celui-ci). Ma recherche se concentre principalement sur les contextes francophones occidentaux, tout en établissant des comparaisons avec des cas provenant de l’Inde.
Un autre domaine d’étude que je développe actuellement concerne les pratiques et les discours liés à la conscience de la fertilité. Cela inclut l’exploration de ses dimensions spirituelles et religieuses, ainsi que ses aspects de plus en plus numérisés (à ce sujet, consultez mon chapitre dans The Routledge Handbook of Religion, Medicine, and Health, 2021).
En 2021, à l’Université Laval, j’ai co-organisé un atelier sur les “Corps invisibles : Genre, Religion et Politique”. Les résultats de cet atelier sont désormais disponibles dans un ouvrage collectif.
Financé par une subvention du Fonds Cardinal-Maurice-Roy (2021-2022), un autre de mes projets visait à mettre en évidence les connexions et les inspirations issues des spiritualités et des religions sud-asiatiques et «orientales» de Frédérick Leboyer (1918-2017). Cet obstétricien français, connu pour sa promotion de «la naissance sans violence», est devenu disciple de Swami Prajnanpad dans les années 1960. Un chapitre sur ce sujet a été récemment publié, ainsi qu’un article, tous deux en libre accès.
Plus largement, je m’intéresse à l’exploration du rôle de la religion dans les milieux médicaux, ainsi qu’aux transferts de pratiques de santé et de guérison entre «l’Orient» et «l’Occident». De plus, j’étudie les réactions qui surviennent lorsque les origines spirituelles ou religieuses de ces pratiques ne correspondent pas aux discours biomédicaux occidentaux. Lorsque cela est pertinent et réalisable, j’intègre des perspectives décoloniales grâce à diverses collaborations, par exemple dans mon projet en cours sur les enseignants de la conscience de la fertilité. En 2023, j’ai débuté le projet collaboratif « Les enseignantes en gestion alternative de la fertilité : santé des femmes, contraception et religion au Québec et en Haïti » grâce à une subvention Développement Savoir du CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines du Canada). En 2024, cette recherche s’est ouverte à des nouveaux volets avec le projet « Apprendre et enseigner les pratiques alternatives de la gestion de la fertilité : Perspectives francophones sur la santé des femmes, la contraception et la religion », financé par une subvention Soutien à la recherche professorale du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQ-SC).